Thursday, March 11, 2010

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Compte rendu
Malika El-Aroud, "veuve de martyr" et égérie djihadiste, affronte ses juges
LE MONDE | 10.03.10 | 14h27 • Mis à jour le 10.03.10 | 14h27


Bruxelles Correspondant

Elle s'est construite, dans les médias du monde entier et sur Internet, l'image d'une militante islamiste radicale, voilée de noir et gantée. En 2008, un entretien que cette Belgo-Marocaine a donné au New York Times a définitivement assis sa renommée dans l'univers du djihad, la "guerre sainte".


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Edition abonnés Archive : Malika El-Aroud, djihadiste en ligne
Malika El-Aroud, 50 ans, a, cette fois, été contrainte d'ôter son niqab mais cela ne change rien à ses convictions, comme l'a démontré, mardi 9 mars, son interrogatoire par le président d'une chambre correctionnelle du tribunal de Bruxelles. Elle y comparaît depuis lundi, avec six hommes - deux autres sont en fuite - pour avoir été l'inspiratrice d'une cellule apparemment liée à Al-Qaida.

Au sein du groupe, son deuxième mari, le Tunisien Moez Garsallaoui, jouait un rôle-clé. Il a donné rendez-vous à Istanbul à au moins six candidats djihadistes - dont deux Français - pour organiser leur voyage vers la zone pakistano-afghane. Certains ont reculé, d'autres ont fait le voyage et subi une expérience qu'ils décrivent comme marqué par l'ennui. L'un d'eux, Hicham Beyayo, est peut-être revenu en Belgique pour préparer un attentat-suicide. On a retrouvé une lettre à sa famille, qui pourrait être un testament comme celui que rédigent habituellement les auteurs de tels actes. Un autre accusé, en fuite, aurait, lui, visé un hôtel américain à Bruxelles.

Indéfectible assurance

Menu, un peu gauche, Hicham Beyayo, ex-étudiant en droit, s'exprime à voix basse. Sa personnalité contraste avec celle de "l'égérie du Web" assise à côté de lui. Longs cheveux noirs frisés, pantalon et gilet de laine, Malika El-Aroud compense sa petite taille par une indéfectible assurance. Elle conteste, elle élude, elle énerve le président qui, pendant près de quatre heures, va l'assaillir de questions.

Elle raconte son séjour en Afghanistan, où elle a vécu avec son premier mari, le Tunisien Abdessatar Dahmane, l'un des deux assassins du commandant afghan Ahmad Chah Massoud en 2001, le leader de l'opposition aux talibans. Sur place, elle a fréquenté Nizar Trabelsi, arrêté en Belgique au lendemain du 11-Septembre, alors qu'il projetait de faire exploser une base américaine. On l'a soupçonnée, en 2007, d'avoir trempé dans une tentative d'évasion de cet homme qui dit avoir rencontré à plusieurs reprises Oussama Ben Laden.

Sa deuxième carrière, celle d'une prosélyte auréolée d'un statut de "veuve de martyr", Malika El-Aroud va la commencer en 2002, en Suisse et en Belgique, aux commandes du site Internet SOS Minbar. Elle appelle à la guerre sainte, collecte de l'argent pour la "cantine" de djihadistes emprisonnés, délivre des conseils divers, notamment à ceux qui voudraient rejoindre les rangs des combattants. Elle ne décourage pas ce jeune homme de 19 ans qui mourra en Afghanistan deux ans plus tard, relève le président François Hendrickx.

"C'est la guerre, se justifie-t-elle. Depuis le XIVe siècle, nos frères et nos soeurs savent qu'ils doivent aller défendre leurs terres. Franchement, on devrait tous y aller." "Donc, vous êtes une incitatrice au djihad ?", interroge le président. "Moi, je ne me vois pas comme ça, pas du tout", réplique-t-elle.

M. Hendrickx se demande encore, avec une fausse innocence, qui elle vise dans ses courriers évoquant "les chiens et les porcs", ennemis des musulmans. "Je m'excuse auprès des animaux", lâche-t-elle, sûre de son effet.

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