Friday, April 4, 2008

OS PRETOS DA EUROPA

Les Allemands méritent leurs salaires, pas les Espagnols
LE MONDE | 03.04.08 | 14h48 •
L'inflation à l'intérieur de la zone euro a atteint le niveau record de 3,5 % en mars. Les fonctionnaires allemands, eux, ont obtenu une hausse des salaires de 8,9 % sur deux ans. Faut-il en déduire que les Allemands ont fait le choix de l'inflation, même si le président de la Bundesbank, Axel Weber, laisse entendre que les taux d'intérêt devraient augmenter ? En vérité, les salariés allemands méritent leur augmentation, ils se sont serré la ceinture pendant des années. Ce qui pose question, c'est ce que cette récompense salariale impliquera pour les taux européens et pour les pays européens les moins productifs, ceux du Sud.



La croissance et les exportations allemandes se portent bien, le chômage est à son plus bas depuis 1992, mais l'Allemand ne consomme pas. En février, les ventes de détail outre-Rhin ont reculé de 1,6 % sur janvier et de 0,3 % sur un an. La longue traversée du désert de l'Allemagne, longtemps cataloguée comme le malade de l'Europe, a pesé sur les salaires. Les réformes allemandes ont été douloureuses pour le portefeuille des salariés, mais elles ont profité à l'économie. Le coût du travail allemand s'est amélioré de 10 % entre 2000 et 2007. Ce qui a rendu plus acceptable l'appréciation de l'euro.

Mais la zone euro n'est pas l'Allemagne. Le coût du travail italien s'est accru de 22 % sur les sept dernières années. Dans ce contexte, il n'est pas étonnant que le gouvernement table sur une croissance de 0,6 % à 0,8 % en 2008. En Espagne, le coût du travail a bondi de 10,4 % entre 2000 et 2006.

Dans le passé, une dévaluation de leur monnaie permettait à l'Italie ou à l'Espagne de s'en sortir. Mais aujourd'hui, ils ont l'euro qui pourrait difficilement valoir plus. Ils ne peuvent pas non plus compter sur des baisses de taux au moment où les salaires allemands repartent à la hausse. L'Espagne et l'Italie ont besoin d'une bonne cure à l'allemande : plus de travail et des salaires moins élevés.

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