Des rixes mortelles sont à l'origine de pogroms anticaucasiens en Russie
LE MONDE 29.03.07 15h29 • Mis à jour le 29.03.07 15h29 MOSCOU CORRESPONDANT
Un tribunal de Kondopoga, une petite ville industrielle à la frontière russo-finlandaise, a condamné deux hommes, mardi 27 mars, pour leur responsabilité dans le déclenchement d'une bagarre à l'origine d'un pogrom anticaucasien en septembre 2006. Reconnus par l'enquête de police comme les instigateurs de la rixe, Sergueï Mozgalev et Iouri Pliev ont été condamnés à trois ans et demi et huit mois de prison respectivement pour "agression" et "hooliganisme".
Le 30 août, les deux hommes et leurs amis trinquent au café Tchaïka. Les distractions sont aussi rares que le travail dans cette ville de 37 000 habitants, à 1 000 kilomètres de Moscou, où le seul pourvoyeur d'emplois est un combinat de cellulose. Une querelle éclate entre le groupe et le serveur d'origine caucasienne.
Celui-ci appelle d'autres Caucasiens à la rescousse. Alertée, la police se garde d'intervenir. Dans la rixe qui dégénère, deux jeunes Russes, Sergueï Oussine et Grigori Slizov, sont tués à l'arme blanche. Bientôt toute la ville, attisée par le Mouvement contre l'immigration illégale, d'extrême droite, réclame vengeance. Des jeunes aux crânes rasés arrivent en renfort de Saint-Pétersbourg pour participer à des rassemblements hostiles.
"EXPLOITATION DES PHOBIES"
Slogans racistes, incendies, pillages : du 31 août au 4 septembre, une véritable débauche de haine s'exprime contre les Caucasiens sans distinction. Azerbaïdjanais et Arméniens - non-citoyens de la Fédération de Russie -, Tchétchènes et Daguestanais - citoyens russes à part entière -, tous sont visés. La foule attaque, brûle et pille leurs biens, exige leur expulsion de la ville. Six ressortissants du Caucase se rendent bientôt à la police et avouent le meurtre des deux jeunes Russes. Incarcérés, ils attendent leur procès.
Selon Emile Païn, qui dirige à Moscou le Centre de recherche sur la politique ethnique et les régions, Kondopoga est l'expression "d'un phénomène de masse, quand la protestation sociale prend de plus en plus souvent une forme ethnique. Les dirigeants pensent que l'exploitation de diverses phobies - celle de l'ennemi - fait partie de la politique de stabilisation. Ils pensent qu'il peut y avoir un nationalisme contrôlé. C'est une grave erreur".
D'autres Kondopoga menacent-ils ? Le 15 mars, à Krasnoarmeïsk (région de Saratov), 3 000 personnes se sont rassemblées pour réclamer l'expulsion de tous les Caucasiens après une rixe mortelle entre un Azerbaïdjanais et un habitant de la ville. La xénophobie et le racisme se renforcent en Russie. Selon le dernier rapport de l'ONG russe Sova, 539 personnes ont été victimes d'attaques racistes en 2006 - soit 17 % de plus qu'en 2005 -, 54 personnes ont été tuées. Les défenseurs des droits de l'homme se plaignent du laxisme de la police et des tribunaux, enclins à minimiser ces crimes, qu'ils qualifient de "hooliganisme".
NÃO DEIXA DE SER CURIOSO QUE SENDO A RUSSIA HERDEIRA DA URSS A TAL DO SOL DA HUMANIDADE EM GERAL E DO PCP EM PARTICULAR, AQUELA QUE ARMOU E INCENTIVOU A REVOLTA NAS COLÓNIAS ESTEJA AGORA A FAZER LIMPESAS ÉTNICAS, PELOS VISTOS JÁ DESCONTROLADAS.
UMA LIÇÃO MAIS PARA OS NOSSOS SOCIÓLOGOS DE SERVIÇO... NUNCA DIGAM QUE DESTA ÁGUA NÃO BEBEREI...
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