JULIA PEREIRA DE SOUSA : «JE N’AI MÊME PAS MON BAC !»
Mis à jour le 16/02/2018 à 10h24 – Publié le 16/02/2018 à 06h56
A 16 ans, la Française a décroché la médaille d’argent lors de la finale du snowboard cross. Une performance dont elle est la première surprise.
SPORT24. - Julia, vous voilà vice-championne olympique pour vos premier Jeux…
Julia PEREIRA DE SOUSA : C’est incroyable, je n’arrive pas à réaliser. Je ne m’attendais vraiment pas à décrocher cette médaille d’argent. Je voulais aller en finale, j’avais cet objectif et après, je savais que tout était possible en snowboard cross. Mais là, quand j’ai regardé qui était en face de moi, non, je ne pouvais pas penser finir deuxième.
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Comment avez-vous abordé cette finale justement ?
Je n’avais pas peur. Clairement, je n’avais rien à perdre. Même si je déteste qu’on me dise que j’ai encore le temps, je suis encore très jeune. J’y suis allée à fond.
On vous sentait frustrée pourtant en début de journée après les qualifications…
Non, je n’étais pas du tout contente de ma qualification. 15e temps, cela ne m’a pas mis en confiance du tout. Sauf que depuis le début de la saison, je ne sais pas pourquoi, à chaque fois que je réalise une mauvaise qualification, derrière je fais une bonne performance. Mais c’est vrai qu’à ce moment-là, j’avais très froid, je ne me sentais vraiment pas bien et puis après, pour le quart de finale, j’ai essayé de tout oublier et cela m’a mis un coup de chaud pour me qualifier pour les demi-finales. Après, on ne pouvait plus m’arrêter.
En franchissant la ligne d’arrivée, vous saviez que vous étiez deuxième car c’était une arrivée très serrée…
Oui, je le savais. Du coup, ma première réaction était très basique : j’ai pleuré. Je n’en pouvais plus. Je me suis dit : «Tu as 16 ans, tu as rêvé d’être là et maintenant tu as une médaille olympique.» C’est énorme.
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Arrivez-vous à mesurer la portée de votre performance justement à votre âge ?
Non, je suis encore sur mon nuage et je crois que lors du prochain mois, je ne vais faire que pleurer car je suis très émotive. A l’arrivée, j’étais bien sonnée. Tout le monde me disait ce que je devais faire, aller ici et là… J’avais juste envie de leur dire : «Mais lâchez moi, que je respire et que j’aille sauter dans les bras de mon coach». (rires)
Cela doit quand même être un moment particulier entre votre joie et le désarroi de vos coéquipières, notamment Chloé Trespeuch, 5e de la finale…
Oui, c’était particulier. Même si c’est un sport individuel, nous passons quand même 300 jours ensemble par an et cela créé des liens forts. Nous avions toutes la même ambition et cela aurait été géniale d’être sur le podium avec Chloé. Etre à quatre en finale, cela aurait aussi été fantastique. Maintenant, c’est moi qui obtient cette médaille et je ne vais pas cacher ma joie. On parle des Jeux olympiques et d’une médaille, donc je veux savourer et en profiter. Je suis tellement fière de ce que j’ai fait et de mon parcours.
Etes-vous prête à vivre ce qui vous attend maintenant que vous avez le statut de médaillée olympique ?
Oui, je suis prête. J’en ai rêvé et ce n’est pas maintenant que cela s’est réalisé que je vais dire : « non, merci , je ne veux pas de tout cela ». Je rêvais de la médaille, mais pas si vite. Je suis juste au lycée, en première à Albertville, je n’ai même pas mon bac. Je suis contente de ramener une médaille. L’argent, c’est trop bien.
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