Jeune homme tué à Nantes : le policier auteur du tir mis en examen
Le policier, qui dit avoir tiré sur Aboubakar F. « par accident » en saisissant le volant pour arrêter la manœuvre du conducteur, a été mis en examen vendredi soir.
LE MONDE | 06.07.2018 à 20h31 • Mis à jour le 07.07.2018 à 10h29 |
Par Anne-Hélène Dorison (Nantes, correspondance)
La mort d’Aboubakar F. a entraîné des violences urbaines dans les quartiers nantais.
Il invoquait la légitime défense. Il plaide désormais « le tir accidentel ». Le CRS auteur du coup de feu qui a tué Aboubakar F., mardi 3 juillet, dans le quartier du Breil, à Nantes (Loire-Atlantique), a livré une nouvelle version des faits devant les enquêteurs de l’inspection générale de la police nationale (IGPN), vendredi 6 juillet.
A l’issue de sa garde à vue, le brigadier-chef de la compagnie républicaine de sécurité de Bergerac a été mis en examen vendredi soir, à Nantes, pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec cette circonstance aggravante que les faits ont été commis par une personne dépositaire de l’autorité publique avec usage d’une arme ».
Après avoir été présenté aux deux juges d’instruction saisis de ce dossier sensible, le policier a été placé sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet. Il lui est notamment interdit de porter une arme et de paraître à Nantes. Il avait d’abord été entendu une première fois sous le régime de l’audition libre, mercredi matin, au lendemain du drame, avant d’être placé en garde à vue jeudi midi. Il a depuis livré devant les enquêteurs un nouveau récit des faits.
Un « corps-à-corps »
« Il a reconnu avoir fait une déclaration qui n’était pas conforme à la vérité », a déclaré vendredi son avocat, Laurent-Franck Lienard. Après avoir assuré, dans une première version, qu’il avait tiré, dans un contexte de « légitime défense », pour protéger un enfant et un autre CRS, le policier déclare désormais que le tir, « accidentel », serait parti, après un « corps-à-corps » avec Aboubakar F., dans l’habitacle de la voiture, de la marque Nissan. Selon ses déclarations, le CRS cherchait alors à « se saisir du volant pour arrêter la manœuvre du conducteur, qui effectuait une marche arrière », a fait savoir vendredi Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes, lors d’une conférence de presse. Un récit que plusieurs témoins du quartier considèrent vendredi soir comme « absolument faux ». « C’est encore un mensonge ! Jamais, il n’y a eu de corps-à-corps », affirme notamment un habitant de la cité.
Le soir des faits, Aboubakar F., recherché dans le cadre d’un mandat d’arrêt émis en juin 2017 à Créteil pour « vol en bande organisée, recel et associations de malfaiteurs », avait été contrôlé par six CRS. Les fonctionnaires avaient constaté qu’il ne portait pas sa ceinture de sécurité. Le conducteur s’était présenté à eux sous une fausse identité et les policiers avaient décidé de le conduire au commissariat central pour « vérifications ».
OS POLÍCIAS É QUE ACABAM SEMPRE EM TRIBUNAL...PORQUE A JUSTIÇA PARA "BOM SELVAGEM" ESTÁ ESPALHADA POR TODA A EUROPA...
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