La Suède découvre le cocktail explosif de ses banlieues
Par Pauline CurtetMis à jour le 24/05/2013 à 21:48 Publié le 24/05/2013 à 19:37
Sous protection policière, des pompiers interviennent pour éteindre l'incendie d'une crèche dans la nuit du 24 mai à Kista, une banlieue ghettoïsée de Stockholm. Crédits photo : SCANPIX SWEDEN/REUTERS
À Husby, berceau des émeutes, 60 % de la population est d'origine étrangère. Le chômage qui frappe surtout les jeunes atteint 16 %.
Stockholm brûle-t-elle? Certainement pas. Au centre de la riche capitale suédoise, les gros titres des journaux sur les émeutes ne semblent même pas troubler le constant va-et-vient des passants. Mais il suffit de parcourir huit stations de métro, en direction du nord-ouest de Stockholm, pour découvrir les traces des violences. Certes, ces dernières sont bien moins sérieuses que celles survenues lors d'émeutes en France ou en Grande-Bretagne. Mais à Husby, berceau de la révolte, des vitrines brisées, une école aux murs noircis, une bibliothèque dont la porte est en mille morceaux rappellent l'agitation des nuits passées.
«C'est une minorité de jeunes qui a fait ça. La première nuit, ils devaient être cinquante. Puis c'est passé à cent, et ça s'est propagé à d'autres banlieues», raconte Fresia Monteniegro, une Suédoise d'origine chilienne, âgée d'une quarantaine d'années. «Moi, mes enfants sont restés à la maison. Je le sais car j'étais là. Mais je connais des mères qui ne savaient pas où étaient les leurs.» Avec plusieurs autres personnes, membres comme elle, d'un groupe chrétien, Fresia fait le pied de grue devant une supérette de la ville. «On veut dire aux parents de contrôler leurs enfants, qu'ils arrêtent de les laisser sortir dans la rue, le soir», martèle-t-elle.
Immigration, racisme et inégalités accrues
Fresia Monteniegro n'est pas la seule habitante de Husby à appeler au calme. Collée sur les vitrines de l'unique place commerçante de la ville de 12. 000 habitants, une affiche imprimée à la hâte les appelle à se rassembler, pour dénoncer les brutalités, qu'elles viennent des policiers ou des vandales.
Depuis l'éclatement des violences, dimanche dernier à Husby, la Suède s'interroge. «C'est incroyable, tous ces journalistes, de partout en Europe, qui viennent nous voir depuis dimanche. Ils me demandent ce qu'il se passe et je ne sais pas quoi répondre», soupire la vendeuse d'un magasin d'articles afro-cubains, dont la devanture affiche encore les éclats d'un jet de pierre.
La mort d'un homme de 69 ans d'origine portugaise, abattu par la police le 13 mai dernier alors qu'il brandissait une arme blanche, semble avoir été l'étincelle à l'origine de ces violences. Mais leurs racines sont bien plus profondes. Il suffit de parler aux habitants de Husby pour s'en rendre compte.
«Les jeunes de ces banlieues, lorsqu'ils terminent le lycée, ou parfois, l'université, ne trouvent pas de travail. Souvent, c'est parce que leur nom ne sonne pas suédois, et qu'ils viennent de quartiers pauvres», estime Michael Johns, 34 ans, qui a quitté, il y a neuf ans, les Barbades, pour vivre à Rinkeby, banlieue proche de Husby. «Moi par exemple, j'ai postulé à un emploi de livreur. À l'entretien, tout se passait bien, puis tout à coup le patron a regardé mon CV, il a sursauté en me disant “alors, vous venez de Rinkeby?” J'ai su que je ne serais pas embauché.»
Immigration, racisme et accroissement des inégalités sont devenus, en quelques jours, les thèmes majeurs de l'actualité suédoise, qui a rarement connu de telles violences. «Clairement, ces banlieues sont ghettoïsées, comme en France. Les gens qui habitent là ont l'impression qu'ils n'auront aucun futur. Ils se sentent exclus, et ils le sont, au moins géographiquement», décrit Eva Andersson, géographe urbaine à l'université de Stockholm. L'histoire des banlieues suédoises, est, d'ailleurs, typique des grosses villes européennes: une construction massive de barres d'immeubles dans les années 1960 pour accueillir la classe moyenne (en Suède, le programme s'appelait «Miljonprogrammet», et consistait à construire un million de logements), suivie d'un déclassement progressif. «De plus en plus d'immigrés se sont installés dans ces immeubles, devenus vieillissants. Personne d'autre n'en voulait», résume Eva Andersson.
110 nationalités différentes
Résultat, aujourd'hui, près de 60 % de la population de Husby est d'origine étrangère et plus de 110 nationalités différentes y sont représentées. Le taux de chômage de la ville atteint les 16 % alors qu'il est de 6 % au niveau national, et il frappe surtout les jeunes. Pour Michael Johns, ce déclassement constitue une véritable bombe à retardement pour la Suède: «Les parents de ces jeunes, quand ils sont arrivés, ne disaient rien. Ils restaient en groupe, dans leurs communautés et ne se plaignaient pas. Leurs enfants, qui sont aujourd'hui de jeunes adultes, parlent suédois et ont la nationalité suédoise. Ils ne comprennent pas pourquoi on ne les considère pas comme tels. Mais c'est un peu pareil en France, non?»
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Portugueses em risco de despejo no Luxemburgo
Vinte trabalhadores a residir num albergue para estrangeiros no Luxemburgo poderão ficar sem casa por terem excedido o prazo da "habitação temporária".
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ENTÃO NO NOSSO CASO É TUDO DE BORLA E PARA TODA A VIDA.UNS DIREITOS QUE NINGUÉM SE ATREVE A COLOCAR EM CAUSA.O MAIOR TABU DO REGIME.QUE DESCOLONIZOU COM EXPULSÕES EM MASSA E CONFISCOS DE BENS E AGORA NOS COLONIZA COM SUBSÍDIOS DA SEGURANÇA SOCIAL .SEMPRE COM OS MESMOS A PAGAR CLARO...E DEPOIS NÃO QUEREM SER TRAIDORES...