Toulouse : nouvelle nuit de violences entre jeunes et forces de l'ordre
Par Journaliste Figaro Valentine Arama Mis à jour le 17/04/2018 à 09:53 Publié le 16/04/2018 à 13:32
Toulouse: nouvelle nuit de violences entre jeunes et forces de l'ordre
Après des premiers heurts dimanche soir dans les quartiers de Bellefontaine et de la Reynerie à Toulouse (Haute-Garonne), de nouveaux affrontements ont eu lieu lundi soir. Au total, 18 personnes ont été interpellées et 24 véhicules brûlés.
VIDÉO - Après des premiers heurts dimanche soir dans les quartiers de Bellefontaine et de la Reynerie à Toulouse (Haute-Garonne), de nouveaux affrontements ont eu lieu lundi soir. Au total, 18 personnes ont été interpellées et 24 véhicules brûlés.
Les quartiers de la Reynerie et de Bellefontaine à Toulouse, tous deux classés en zone de sécurité prioritaire (ZSP) et situés dans le Grand Mirail, sont secoués par des heurts entre jeunes et forces de l'ordre depuis 48 heures. Lundi soir, les affrontements ont débuté à 20h40 à la Reynerie avant de prendre fin vers 23 heures. Les effectifs de police ont subi de nombreux jets de projectiles et de tirs de mortiers de la part de groupes organisés composés de 30 à 40 personnes chacun, indique un communiqué du syndicat Alliance. Ces faits ont fait l'objet des réponses adaptées par l'usage de grenades lacrymogènes et de tirs de lanceurs de balles de défense, ajoute-t-il. Un hélicoptère de la gendarmerie nationale est venu sur place pour assister les troupes au sol. Au total, 18 personnes ont été interpellées et 24 véhicules brûlés.
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La veille, une centaine de jeunes s'était déjà opposée aux forces de l'ordre, à la Reynerie et à Bellefontaine. Au cours de la soirée, dix voitures avaient été incendiées, ainsi qu'un engin de chantier tandis que le commissariat de police de Bellefontaine, visité en mars par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, avait été la cible de jets de pierres, selon le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) adjoint, le commissaire Arnaud Bavois. Ces premiers incidents n'avaient «fait aucun blessé» et n'avaient donné lieu à «aucune interpellation», avait-il ajouté. Les violences avaient essentiellement eu lieu entre 20 heures et 23h30 mais le calme n'était revenu qu'après minuit.
Une enquête en flagrance a été ouverte par le parquet de Toulouse pour violences aggravées avec armes et sur personnes dépositaires de l'autorité publique, dégradations et incitations à l'émeute, selon une source judiciaire.
«Il y avait clairement une volonté de s'en prendre aux forces de l'ordre. Ça faisait bien longtemps qu'on n'avait pas vu ça», a constaté le commissaire Arnaud Bavois, décrivant des scènes de «grande violence» avec des jeunes qui ont mis le feu à des voitures et avec l'idée «de prendre les policiers en guet-apens». Au total, plus de cent policiers, CRS et gendarmes avaient été mobilisés pour ramener le calme dimanche soir, ainsi qu'un hélicoptère de la gendarmerie.
Contrôle d'identité et rumeurs
La tension dans le quartier, selon Arnaud Bavois, est montée dimanche dans l'après-midi après le contrôle d'une femme voilée refusant de se soumettre aux vérifications de la police. Elle a été interpellée et placée en garde à vue pour rébellion et outrage à personne dépositaire de l'autorité publique, selon une source judiciaire. Ce lundi dans la soirée, la garde à vue a été prolongée, a précisé la même source. Ces violences pourraient également avoir été déclenchées par une rumeur selon laquelle des gardiens de la prison de Seysses, au sud de Toulouse, auraient été à l'origine du décès samedi d'un détenu, originaire du quartier, a précisé le DDSP adjoint.
Or, si un homme d'une trentaine d'années est bien mort samedi dans cette prison, c'est «à la suite d'un suicide», a souligné le commissaire, précisant qu'il y a eu également «une tentative de suicide» d'un autre détenu dont le «pronostic vital» est engagé. Une enquête judiciaire a été ouverte pour «recherche des causes de la mort» par le parquet de Toulouse, qui a souligné que l'autopsie avait confirmé que les causes du décès du détenu «sont compatibles avec une mort par pendaison». Ce lundi en milieu d'après-midi, quelque 90 détenus ont refusé de réintégrer leur cellule pendant quelques heures, a encore indiqué le parquet, ajoutant que la situation est revenue à la normale dans la soirée.
Le maire dénonce des violences «inacceptables»
Le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc a condamné «fermement les violences urbaines» qui «portent d'abord préjudice aux quartiers eux-mêmes» et «sont inacceptables». «Soutien aux forces de l'ordre, au sang froid exemplaire face à cette situation et ce déferlement d'agressivité», a-t-il indiqué sur Twitter.
La préfecture a de son côté pris des mesures particulières concernant la règlementation en matière de distribution et de transport de carburant. De lundi 15 heures à mercredi 20 heures, «l'achat et la vente au détail, l'enlèvement ou le transport de tout carburant par jerricanes, cubitainers, bidons, flacons ou récipients divers sont interdits dans les points de distribution des communes de Toulouse Métropole, Portet-sur-Garonne, Vieille-Toulouse, Ramonville Saint-Agne et Labège», selon la préfecture.
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