Grenoble : un double meurtre «stupide» et «barbare»
Par lefigaro.fr
Au surlendemain de la mort de deux jeunes sans histoires tués à coups de couteau à Échirolles, dans la banlieue de Grenoble, la piste d'une dispute qui a dégénéré semble se confirmer.
Une banale dispute de lycéens serait à l'origine de la mort, vendredi, de deux jeunes hommes dans un parc du quartier des Granges, à Echirolles, dans la banlieue de Grenoble. «C'est une histoire tragique et surtout (...) tout à fait stupide», a déclaré samedi le procureur de Grenoble, après avoir relaté le déroulé des faits.
Tout aurait débuté par une première altercation, à la sortie des cours, entre deux adolescents, pour un «mauvais regard». Un peu plus tard dans la soirée, deux groupes d'une quinzaine de personnes, composés notamment des frères des adolescents qui s'étaient disputés, se seraient affrontés dans la rue. L'un des deux lycéens aurait alors dû présenter ses excuses à l'autre, ce qui aurait conduit à une troisième rixe, une «expédition punitive destinée à laver cet affront». Vers 21h00, le grand frère de l'un des lycéens, Kevin, est avec un ami dans un parc d'Échirolles non loin du quartier grenoblois de la Villeneuve, lorsqu'un groupe d'une quinzaine de personnes munies de couteaux, manches de pioche, marteau et batte de base-ball, s'abat sur eux. Victimes de coups de couteau et de pioche, Kevin et Sofiane succomberont à leurs blessures.
«Ils ont été tués gratuitement, sauvagement»
Les deux victimes, des amis d'enfance âgés de 21 ans, étaient inconnus des services de police. «On n'est pas du tout dans le contexte qu'on voit parfois de règlement de comptes, de gangs», a insisté le procureur de Grenoble. Kevin était étudiant en master de management à Aix-en-Provence. «Mon fils, on l'appelle le Pacifiste ou le Réconciliateur. On le sollicite pour apaiser les petits conflits entre jeunes du quartier», a témoigné dimanche sa mère, pédiatre, dans Le Parisien. «Ils ont été tués gratuitement, sauvagement», martèle-t-elle.
De son côté, le maire d'Échirolles, Renzo Sulli, a dénoncé sur France Info la «barbarie» de ce drame. «Arriver à ce stade-là, quel que soit le différend (...), c'est incompréhensible», s'est-il exclamé. Pour demander que Grenoble «soit inscrit dans la liste des zones sensibles et bénéficie de moyens supplémentaires». la mère de Kevin a écrit une lettre au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. «On ne peut pas laisser notre jeunesse se massacrer comme ça», déclare-t-elle dans le Parisien. Samedi, Manuel Valls a fait part de son «intense émotion» face à «ces actes barbares». Le ministre a également annoncé le renforcemement «pour les prochains jours» du dispositif policier sur le terrain.
Concernant l'enquête, aucune interpellation n'a pour l'heure eu lieu. Selon des voisins, les assaillants seraient des jeunes habitant d'un autre secteur du quartier, situé à Grenoble et séparé d'Echirolles par un centre commercial. Une personne, considérée comme un témoin privilégié, a été entendue samedi par les enquêteurs, avant d'être relâchée. «Les langues vont se délier. Nous allons entendre des témoins, ce qui devrait nous permettre d'en savoir plus sur ce qui s'est passé», a assuré un responsable de la police.
Une marche blanche en hommage aux deux victimes aura lieu mardi.
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