Une enquête a été ouverte après une plainte de la fédération congolaise, qui accuse des agents sportifs d'avoir amadoué les athlètes en leur promettant un avenir radieux en Europe.
Ils venaient d'arriver à
Nice où se tiennent jusqu'au 15 septembre les Jeux de la Francophonie. Après une nuit passée à l'hôtel, dix sportifs - sept basketteuses, deux cyclistes et un footballeur - congolais ont pris la poudre d'escampette, dimanche.
«Dans cette histoire, c'est non seulement les fédérations, mais l'image de marque du Congo qui y perdent (…) Nous sommes inconsolables car notre équipe de basketteuses était qualifiée pour le quart de finale de ces Jeux!», a assuré à l'AFP Barthélémy Okito Oleka, le chef de la délégation, par ailleurs secrétaire général aux Sports et Loisirs de République démocratique du Congo. «Elles ont toutes disparu, ainsi que les deux meilleurs cyclistes du pays et qu'un footballeur, après avoir touché leurs primes» de 1000 euros, a-t-il ajouté. Cette somme, versée à chacun par la délégation, est destinée aux dépenses personnelles pendant les Jeux, les organisateurs français prenant à leur charge logement, nourriture et transport.
Trois Congolais avaient déjà disparu aux JO de Londres.
La fédération congolaise accuse la mauvaise influence d'«agents sportifs» agissant «en bande organisée», qui auraient été repérés à proximité du lieu de résidence des athlètes. «On a attrapé un complice d'agent sportif, un ancien athlète congolais, il a été remis à la police et nous avons porté plainte» dimanche soir, a également affirmé le chef de la délégation, qui comptait initialement 74 membres, dont 37 sportifs.
Une enquête a été ouverte à la suite de cette plainte par la Sûreté départementale des Alpes-Maritimes, a-t-on appris auprès d'une porte-parole de la police, qui n'a cependant pas confirmé l'arrestation de cet éventuel «complice d'agent sportif». «Personne n'a été interpellé» et «les disparitions ne sont pas considérées comme inquiétantes à ce stade», selon la même source policière.
Si la piste d'agents véreux reste donc à confirmer, la fédération congolaise n'hésite pas à «dénoncer ces agents sportifs qui font miroiter beaucoup d'argent aux athlètes en leur promettant de les placer dans de grands clubs». «Il faut que ces gens-là négocient officiellement avec les fédérations et attendent la fin des compétitions s'ils sont intéressés par tel ou tel athlète. Que les choses ne se passent pas de manière clandestine!», a estimé Okito Oleka, la patron de la délégation.
Ce n'est pas la première fois que des sportifs congolais s'évanouissent dans la nature en marge d'une compétition internationale. En août 2012, un judoka et trois cadres de la délégation de la RDC présente aux jeux Olympiques de Londres avaient eux aussi fait défection pendant la compétition.