Le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) a demandé, vendredi 18 avril, aux membres de l'Union européenne (UE) "d'éviter de transférer des demandeurs d'asile vers la Grèce". En vertu du règlement européen, Dublin 2, qui veut qu'une demande d'asile déposée dans un pays soit traitée par celui-ci jusqu'au bout, les demandeurs d'asile ayant transité par la Grèce avant de déposer une demande dans un autre Etat doivent être renvoyés vers la Grèce. Or, pour l'UNHCR, le système d'asile grec souffre de "défauts structurels" qui conduisent à "interdire de fait que soient examinés les besoins réels de protection d'un demandeur d'asile".
Motivation des décisions, délais de traitement des demandes, conditions d'accueil : les défaillances sont nombreuses. "En raison d'un manque de personnel pour traiter les demandes d'asile, les personnes transférées, y compris les personnes vulnérables, sont systématiquement placées en détention sans que leur situation soit clarifiée au préalable", déplore le haut commissariat, qui s'alarme de voir l'Etat grec refuser à de nombreux demandeurs d'asile renvoyés en Grèce l'examen de leur requête à partir du moment où elle a été interrompue.
En 2007, sur 25 113 étrangers ayant déposé une première demande d'asile en Grèce, seuls 8 (soit 0,04 %) se sont vu attribuer en première instance le statut de réfugiés, et 514 (2,05 %) en appel.