Une France qui se droitise ?
LE MONDE | 16.01.2013 à 15h29 • Mis à jour le 16.01.2013 à 17h44
François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, déclarait : "La gauche est minoritaire idéologiquement. La droitisation de la société est une réalité qui s'accélère" (Les Echos du 25 octobre 2012).
Cette analyse, qu'il est loin d'être le seul à partager, s'appuie notamment sur le constat de la forte remontée opérée par Nicolas Sarkozy dans l'entre-deux-tours de la présidentielle sur la base d'une ligne très droitière.
Sous l'effet de la crise, du vieillissement de la population et des difficultés accrues de notre modèle d'intégration, la société française se serait durcie et fermée ces dernières années. Différents chiffres, extraits d'enquêtes d'opinion récentes, viennent valider cette hypothèse de manière assez incontestable.
LE CENTRE DE GRAVITÉ IDÉOLOGIQUE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE PENCHE À DROITE
Ainsi, en novembre 2012 (sondage IFOP pour Le Journal du dimanche), 80 % des personnes interrogées estimaient "qu'il y avait trop d'assistanat et que beaucoup de gens abusent des aides sociales", 75 % que "l'islam progresse trop en France" et 66 % qu'"il y a trop d'immigrés en France", résultat en progression de 13 points par rapport à une enquête réalisée en 2006, à la veille de la précédente élection présidentielle.
Ces tendances semblent indiquer que le centre de gravité idéologique de la société française penche à droite, et ce d'autant plus quand on observe que six sympathisants de gauche sur dix adhèrent à l'idée "qu'il y a trop d'assistanat" ou que "l'islam progresse trop en France".
La nomination au poste de ministre de l'intérieur d'un Manuel Valls, incarnant la fermeté républicaine, est sans doute l'une des réponses apportées par François Hollande à cette configuration idéologique, tout comme la mise sous le boisseau du projet d'octroi du droit de vote aux élections municipales pour les étrangers non européens résidant depuis plus de cinq ans en France, mesure approuvée seulement par 39 % de Français (sondage IFOP pour Atlantico.fr réalisé en septembre 2012).
Est-ce à dire pour autant, pour reprendre une grille de lecture gramscienne, que la droite a réussi à imposer son hégémonie sur le plan des idées ? La réalité est plus complexe, et l'hypothèse d'une droitisation de la société mérite d'être nuancée.
SCÉNARIO D'UNE DROITISATION GÉNÉRALISÉE DES ESPRITS
Si l'on reste dans le domaine des questions sociétales, une majorité de Français (54 %, IFOP pour Le Pèlerin) se déclarent certes opposés au droit à l'adoption pour les couples homosexuels, cette opposition étant devenue majoritaire à l'occasion du débat sur le "mariage pour tous".
Pour autant, sur ce même sujet, 60 % de nos concitoyens continuent de se dire favorables au droit au mariage pour les homosexuels, score important qui ne peut pas être considéré comme un symptôme d'une société droitisée. Au plan économique également, les chiffres dont nous disposons ne cadrent pas, loin s'en faut, avec ce scénario d'une droitisation généralisée des esprits.
En janvier 2011 par exemple, 75 % des personnes interrogées étaient favorables à l'instauration d'un salaire maximal dans les entreprises privées (IFOP pour L'Humanité), en août 2012, 71 % approuvaient le retour partiel à la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler à 18 ans (IFOP pour Le Figaro).
Sur la question très discutée de la taxation à 75 % des revenus supérieurs à un million d'euros, 60 % de nos compatriotes y étaient favorables au mois de septembre 2012 (IFOP pour Sud Ouest-Dimanche) et, dernier exemple, et non des moindres, au mois de novembre 2012, 59 % des personnes interrogées soutenaient le projet d'une nationalisation temporaire du site sidérurgique de Florange (OpinionWay pour LCI et l'agence de communication Tilder).
ASPIRATION À UNE INTERVENTION DE L'ETAT
Au terme de ces quelques rapides coups de sonde dans le corps social, le constat d'une droitisation du pays doit donc être relativisé. S'il est incontestable que sur les questions régaliennes et identitaires, la demande de répression est massive, y compris dans l'électorat de gauche (71 % des sympathisants approuvaient les démantèlements de camps de Roms intervenus cet été), on s'aperçoit que ce besoin s'accompagne, dans le même temps, d'une forte aspiration à une intervention de l'Etat pour réguler et encadrer une économie libérale, qui peine toujours à convaincre, nos compatriotes apparaissant dans les études internationales comme les plus critiques sur le fonctionnement du capitalisme et de l'économie de marché.
La formation politique qui parviendra à synthétiser et à articuler de façon crédible ces demandes, en apparence contradictoires, disposera d'un avantage certain pour les prochaines échéances électorales.
PRIMEIRO FOI A FESTA DA "ENTREGA DE TUDO O QUE TINHA PRETO COM CONFISCO DO QUE ERA DO BRANCO"E NÃO ERA "NOSSO". AGORA A FESTA É DE "AFECTOS" PORQUE A MEMÓRIA É CURTA O QUE JUSTIFICA A "NACIONALIZAÇÃO" DE TODO O MUNDO QUE SE APRESENTE PARA BENEFICIAR DO "ESTADO SOCIAL INTERNACIONALISTA" MAS POR NOSSA CONTA.TEMOS PORTANTO UNS "INTERPRETADORES" QUE SÓ FODEM OS SEUS ELEITORES...